La mine est une bouche

Illustration: ©Valérie Etterlen

Détails

Disponible jusque décembre 2023


Prix : Gratuit


Organisateur

Esch2022

Lieu

Thil
Meurthe-et-Moselle
France

Début du parcours : parvis des mines du Tiercelet


À partir de 16 ans

Durée : 30 / 45 minutes

POESIE . MÉMOIRE . BIOGRAPHIES

À partir de 16 ans

Durée : 30 / 45 minutes

On entre dans la mine comme dans une gueule. Un antre obscur, où le vent fait grincer les barbelés comme des cordes et où les fours crématoires laissent résonner une complainte sourde.

La mine est une bouche vous entraîne dans les sombres profondeurs des mines de Tiercelet à Thil, où, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, déportés juifs et résistantes soviétiques furent astreints aux travaux forcés par les nazis, pour la fabrication de missiles V1.

C’est l’Histoire de ces corps que l’écrivaine Marina Skalova et le compositeur Jacob Kirkegaard racontent à travers cette création sonore et poétique, qui sonde les traces laissées par la guerre et cherche à les traduire en expérience physique.

A l’extérieur de la mine, le parcours se poursuit jusqu’à l’ancien site du camp de concentration de Thil, où six poèmes font ressurgir l’indicible des vestiges de l’Histoire.

La mine est une bouche a été créée dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.

En savoir plus

Inspirée d’entretiens avec les habitants de Thil et du film documentaire Rodina de Jean-Louis Sonzogni, La mine est une bouche interroge les frontières qui s’immiscent dans les corps jusqu’à les briser. A la fois fiction documentée, évocation historique et plongée dans les couloirs digestifs, l’œuvre se glisse dans les entrailles même de la Seconde Guerre Mondiale.

De la trachée aux intestins, chaque frontière corporelle est un seuil portant la trace des sévices infligés aux prisonnières. De leur arrestation à Minsk en Biélorussie à leur déportation en France, jusqu’à leur évasion avant la Libération et leur retour final en Union soviétique, les différents moments de leur Histoire se traduisent en parcours vivant.

Une tentative de capter les vestiges sensoriels de l’Histoire, entre bruissements de la forêt, pépiements d’oiseaux et écoulements d’eau prélevés dans la mine où les prisonniers étaient soumis au travail forcé.

Marina Skalova est écrivaine, dramaturge et traductrice de l’allemand et du russe. Elle écrit au confluent entre langues et genres littéraires. Ses œuvres incluent le recueil poétique bilingue Atemnot (Souffle court) (Cheyne Editeur, Prix de la Vocation en poésie, 2016), le récit Exploration du flux (Seuil, 2018), la pièce de théâtre La chute des comètes et des cosmonautes (L’Arche, 2019) et Silences d’exils, livre et exposition réalisés en collaboration avec la photographe Nadège Abadie (Editions d’en bas, 2020). Ses textes donnent lieu à des lectures, des performances, des mises en scène ou des collaborations avec des chorégraphes. Elle se produit régulièrement sur scène avec des musiciennes, pour des lectures-concert de rock avec Simone Aubert (Hyperculte, Tout bleu…) ou en joignant ses textes à la musique contemporaine du duo KleXs.

Jacob Kirkegaard est un artiste sonore danois. Dans ses œuvres, il cherche à amener une réflexion sur des lieux et des environnements complexes, inaccessibles ou bien intéressants, à travers des explorations sonores immersives. Ses œuvres traitent de thèmes tels que la radioactivité à Tchernobyl et Fukushima, les murs frontaliers dans des contextes mondiaux et métaphoriques et la fonte des glaces en Arctique. Il crée également des œuvres utilisant les émissions otoacoustiques, des sons générés par l’oreille humaine. Sa méthode de travail découle de l’utilisation d’enregistrements sonores des aspects tangibles de thèmes intangibles. Ses créations sonores ont été publiées sur des labels tels que Important Records (USA), Touch (UK) et Posh Isolation (DK). Il a présenté ses œuvres à travers le monde, notamment au MoMA à New York, au LOUISIANA – Museum of Modern Art et à l’ARoS au Danemark, à la Biennale de Sydney en Australie, au Mori Art Museum à Tokyo, au Japon.

Avec le soutien d’Esch2022, Capitale Européenne de la Culture, ainsi que du Ministère de la Culture français, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, du Centre National de la Musique, de la Collectivité Européenne d’Alsace, du département Meurthe-et-Moselle, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville et Eurométropole de Strasbourg, du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), du festival Musica et du Puzzle Thionville.
En partenariat avec Residhome Luxembourg et le Cottage Luxembourg.

Crédits 

Texte : Marina Skalova

Musique : Jacob Kirkegaard

Prises de son : Jacob Kirkegaard

Illustration : Valérie Etterlen

Voix : Amélie Belohradsky, Marina Skalova (version française), Ashley Billings, Nelly Henrion (version anglaise)

Studio Voix : Innervision

Direction artistique : Gaëtan Gromer

Production : Les Ensembles 2.2

Remerciements : Gino Bertacco, Stéphane Brusco, Emmanuel Mittaut, Daniel Pascolini et l’association Mémoire de la mine.

Jean-Louis Sonzogni pour son film documentaire Rodina.