littérature . field recording . interactif
Récits sonores à ciel ouvert
Récits sonores à ciel ouvert
Le parcours, mêlant fiction documentaire et composition musicale, invite l’auditeur à (re)découvrir le quartier du Port du Rhin à Strasbourg, à travers la mémoire de ses habitants.
Textes : Hélène Gaudy
Musique : Gaëtan Gromer, Clara Olivares, Antoine Spindler
Dans le cadre du Festival Musica et d’Esch2022 – Capitale européenne de la culture
Teaser :
©Festival Musica
Dans un futur lointain, après la catastrophe, les animaux humains et non humains se partagent le territoire, métamorphosé, de Thionville.
Que s’est-il passé ? Il faudra explorer ce nouvel univers afin de le découvrir.
Textes : luvan
Musique : Gaëtan Gromer, Antoine Spindler
En partenariat avec Le Puzzle
Dans le cadre de l’exposition hIAtus et d’Esch2022 – Capitale européenne de la culture
Teaser :
Illustration: ©Valérie Etterlen
POESIE . MÉMOIRE . BIOGRAPHIES
On entre dans la mine comme dans une gueule. Un antre obscur, où le vent fait grincer les barbelés comme des cordes et où les fours crématoires laissent résonner une complainte sourde.
La mine est une bouche vous entraîne dans les sombres profondeurs des mines de Tiercelet à Thil, où, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, déportés juifs et résistantes soviétiques furent astreints aux travaux forcés par les nazis, pour la fabrication de missiles V1.
C’est l’Histoire de ces corps que l’écrivaine Marina Skalova et le compositeur Jacob Kirkegaard racontent à travers cette création sonore et poétique, qui sonde les traces laissées par la guerre et cherche à les traduire en expérience physique.
A l’extérieur de la mine, le parcours se poursuit jusqu’à l’ancien site du camp de concentration de Thil, où six poèmes font ressurgir l’indicible des vestiges de l’Histoire.
La mine est une bouche a été créée dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.
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Avec le soutien d’Esch2022, Capitale Européenne de la Culture, ainsi que du Ministère de la Culture français, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, du Centre National de la Musique, de la Collectivité Européenne d’Alsace, du département Meurthe-et-Moselle, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville et Eurométropole de Strasbourg, du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), du festival Musica et du Puzzle Thionville.
En partenariat avec Residhome Luxembourg et le Cottage Luxembourg.
Inspirée d’entretiens avec les habitants de Thil et du film documentaire Rodina de Jean-Louis Sonzogni, La mine est une bouche interroge les frontières qui s’immiscent dans les corps jusqu’à les briser. A la fois fiction documentée, évocation historique et plongée dans les couloirs digestifs, l’œuvre se glisse dans les entrailles même de la Seconde Guerre Mondiale.
De la trachée aux intestins, chaque frontière corporelle est un seuil portant la trace des sévices infligés aux prisonnières. De leur arrestation à Minsk en Biélorussie à leur déportation en France, jusqu’à leur évasion avant la Libération et leur retour final en Union soviétique, les différents moments de leur Histoire se traduisent en parcours vivant.
A l’extérieur de la mine, le parcours se poursuit jusqu’à l’ancien site du camp de concentration de Thil, où l’on peut entendre six poèmes qui racontent l’indicible. Une tentative de capter les vestiges sensoriels de l’Histoire, entre bruissements de la forêt, pépiements d’oiseaux et écoulements d’eau prélevés dans la mine où les prisonniers étaient soumis au travail forcé.
Marina Skalova est écrivaine, dramaturge et traductrice de l’allemand et du russe. Elle écrit au confluent entre langues et genres littéraires. Ses œuvres incluent le recueil poétique bilingue Atemnot (Souffle court) (Cheyne Editeur, Prix de la Vocation en poésie, 2016), le récit Exploration du flux (Seuil, 2018), la pièce de théâtre La chute des comètes et des cosmonautes (L’Arche, 2019) et Silences d’exils, livre et exposition réalisés en collaboration avec la photographe Nadège Abadie (Editions d’en bas, 2020). Ses textes donnent lieu à des lectures, des performances, des mises en scène ou des collaborations avec des chorégraphes. Elle se produit régulièrement sur scène avec des musiciennes, pour des lectures-concert de rock avec Simone Aubert (Hyperculte, Tout bleu…) ou en joignant ses textes à la musique contemporaine du duo KleXs.
Jacob Kirkegaard est un artiste sonore danois. Dans ses œuvres, il cherche à amener une réflexion sur des lieux et des environnements complexes, inaccessibles ou bien intéressants, à travers des explorations sonores immersives. Ses œuvres traitent de thèmes tels que la radioactivité à Tchernobyl et Fukushima, les murs frontaliers dans des contextes mondiaux et métaphoriques et la fonte des glaces en Arctique. Il crée également des œuvres utilisant les émissions otoacoustiques, des sons générés par l’oreille humaine. Sa méthode de travail découle de l’utilisation d’enregistrements sonores des aspects tangibles de thèmes intangibles. Ses créations sonores ont été publiées sur des labels tels que Important Records (USA), Touch (UK) et Posh Isolation (DK). Il a présenté ses œuvres à travers le monde, notamment au MoMA à New York, au LOUISIANA – Museum of Modern Art et à l’ARoS au Danemark, à la Biennale de Sydney en Australie, au Mori Art Museum à Tokyo, au Japon.
Texte : Marina Skalova
Musique : Jacob Kirkegaard
Prises de son : Jacob Kirkegaard
Illustration : Valérie Etterlen
Voix : Amélie Belohradsky, Marina Skalova (version française), Ashley Billings, Nelly Henrion (version anglaise)
Studio Voix : Innervision
Direction artistique : Gaëtan Gromer
Production : Les Ensembles 2.2
Remerciements : Gino Bertacco, Stéphane Brusco, Emmanuel Mittaut, Daniel Pascolini et l’association Mémoire de la mine.
Jean-Louis Sonzogni pour son film documentaire Rodina.
Illustration: ©Valérie Etterlen
SCIENCE-FICTION . BIOGRAPHIE . RADIOASTRONOMIE
Regardez au loin. Vous voyez la masse inexpressive du Tremplin de Belval. Ses tentacules articulées dressés à la verticale, comme les piques d’un oursin fourrageant le ciel, les vertèbres d’un brachiosaure. Le Tremplin. Notre fierté de verre et d’acier.
Ruby est née de l’imagination de l’autrice luvan et de la compositrice Charo Calvo.
Le récit s’inspire directement des lieux : de la terre rouge semblable aux plateaux d’Australie, des plantes millénaires, de la vue sur Belval, des vestiges des exploitations minières… et nous emmène à la découverte du destin exceptionnel de Ruby Payne-Scott, radioastronome australienne passionnée de botanique, qui aurait été parfaitement à sa place dans ce décor.
Le texte, ponctué de références scientifiques, laisse une grande place aux éléments de science-fiction, inspirés de la vue saisissante, « extrahumaine » de Belval.
Ruby a été créée dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.
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Avec le soutien d’Esch2022, Capitale Européenne de la Culture, ainsi que du Ministère de la Culture français, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, du Centre National de la Musique, de la Collectivité Européenne d’Alsace, du département Meurthe-et-Moselle, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville et Eurométropole de Strasbourg, du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), du festival Musica et du Puzzle Thionville.
En partenariat avec Residhome Luxembourg et le Cottage Luxembourg.
Le récit s’inspire directement des lieux : de la terre rouge “semblable aux plateaux rouges d’Australie”, des espèces de plantes millénaires, de la vue sur Belval avec ses bâtiments qui montent vers le ciel, des ruines des exploitations minières à ciel ouvert. Un territoire des extrêmes, à la fois ancestrale carrière de fossiles et lieu de renouveau, de lichens, de mousses et d’orchidées. Un endroit d’extraction, d’exploitation, mais aussi de renaissance. Tout au long du texte, des références scientifiques sont présentes. On y retrouve également des principes biologiques et naturalistes.
Tous ces thèmes sont traités en parallèle de celui des frontières. Celles-ci sont nombreuses : entre la terre et le cosmos, entre le passé et le futur, entre la surface et ce qu’il y a sous terre. On explore aussi la frontière du réel : et s’ il y avait une autre Terre ? Et si la réserve naturelle de Schifflange était l’endroit où deux dimensions se croisaient ?
luvan est autrice. Son travail s’axe sur l’élaboration de lieux imaginaires complexes, à la fois utopiques et dystopiques, lui permettant de commenter et d’anticiper l’actualité. La fiction est pour elle un outil de réflexion sociale et politique. Passionnée par le son et les matières orales traditionnelles, elle écrit également des pièces de théâtre, pratique la performance et réalise des créations radiophoniques. Elle est membre actif du collectif d’écrivains de science-fiction Zanzibar aux côtés, entre autres, de Sabrina Calvo, Alain Damasio, Catherine Dufour et Léo Henry. Historienne de formation, luvan (de son vrai nom Marie-Aude Matignon) a vécu en Afrique, dans le Pacifique, en France, en Chine, en Scandinavie et en Belgique avant de s’installer en Allemagne.
Compositrice électroacoustique, ingénieure du son et professeure, Charo Calvo est originaire d’Espagne et vit actuellement à Bruxelles. Après s’être produite comme danseuse avec la compagnie belge Ultima Vez, elle étudie la composition électroacoustique au conservatoire de Bruxelles. Son travail se développe à travers différents médias, et est diffusé dans des événements internationaux. Elle a reçu plusieurs prix, dont le Prix Marulic 2018 Croatie et le Grand Prix Nova Bucarest 2019. Elle a été sélectionnée comme représentante de la Belgique à l’ISCM 2020 World avec son œuvre “The Grass” et est lauréate du Prix Phonurgia Nova 2021 avec “Vagues de chaleur”.
Texte : luvan
Musique : Charo Calvo
Prises de son : Marc Namblard
Illustration : Valérie Etterlen
Voix : Florine Chevrolet, Nelly Henrion, Agnès Sternjakob, Matëo Granger (version française), Florine Chevrolet, Nelly Henrion, Julia Whitham (version anglaise)
Studio Voix : Innervision
Direction artistique : Gaëtan Gromer
Production : Les Ensembles 2.2
Remerciements : Laura Daco du Musée National d’Histoire Naturelle de Luxembourg, Laure Caregari de la Schungfabrik, Marieke Jarvis du MUAR-Musee vun der Aarbecht Luxembourg
Illustration: ©Valérie Etterlen
FANTASY . CONTES . QUÊTE
Ensemble nous allons partir à la recherche d’une mystérieuse créature qui hante le bois depuis une éternité. Je ne suis plus en état de me déplacer malheureusement, mais grâce à cette application, je vais pouvoir te guider. D’ailleurs, elle nous permettra aussi de capter et d’entendre la voix de cette mystérieuse créature pour comprendre qui elle est et ce qu’elle fait là. Enfin, si tout fonctionne comme prévu.
La Borne de Fer est un parcours sonore où les participants sont dirigés par le concepteur d’un “détecteur de zones d’émission sonore”. Le but est de découvrir ce qui se cache dans les bois depuis l’époque romaine, en retrouvant les bribes d’histoires éparpillées dans la forêt.
Imaginée à partir de l’histoire de la région, cette quête s’inspire également du potentiel poétique et légendaire de la forêt de la Borne de Fer et de son paysage marqué par l’extraction minière.
La Borne de Fer a été créée dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.
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Avec le soutien d’Esch2022, Capitale Européenne de la Culture, ainsi que du Ministère de la Culture français, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, du Centre National de la Musique, de la Collectivité Européenne d’Alsace, du département Meurthe-et-Moselle, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville et Eurométropole de Strasbourg, du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), du festival Musica et du Puzzle Thionville.
En partenariat avec Residhome Luxembourg et le Cottage Luxembourg.
Les récits traversent plusieurs époques, du temps des romains jusqu’aux temps modernes. Ils sont intrinsèquement liés à la forêt et à l’activité minière qui a structuré la région au fil des siècles. Dans la mesure où il n’existait pas de légendaire pour la forêt de La Borne de Fer, les artistes ont eux-mêmes inventé des légendes à partir de l’histoire de l’extraction du fer et d’un personnage qui hanterait les bois depuis l’Antiquité.
Dans la rédaction des histoires, on retrouve de manière très présente le thème des frontières. Il est abordé à différents niveaux : le premier, le plus évident, est celui qui porte sur la frontière entre l’espace de la forêt et des espaces plus civilisés (ville, champs, fermes…). Un autre s’est établi entre l’humain et le monstre, ou plutôt le regard que l’on porte sur le monstre. On peut aussi envisager une frontière entre le temps de la balade et les espaces temps convoqués par les récits.
D’autres thématiques transparaissent dans les textes, notamment celle de l’appât du gain. Les traces de l’exploitation du fer dans le paysage, visibles partout dans la forêt, rappellent combien de personnes à travers l’histoire ont cherché à s’enrichir sur ce territoire. Le parcours choisi ici de transposer cette quête de richesse en créant une légende où les hommes ne chercheraient pas uniquement du minerai, mais bien un vrai trésor caché au cœur de La Borne de Fer.
La composition musicale vient s’inscrire dans un paysage sonore existant déjà très riche.
Au début du parcours, la voix d’un narrateur apparaît sur un grand chemin séparant forêt et champ. Cette voix masculine est celle de la personne qui a créé l’application que l’auditeur utilise, afin de retrouver un trésor perdu. On entend aussi la voix féminine qui essaye d’attirer l’auditeur dans la forêt, car elle y est prisonnière depuis l’Antiquité.
Le contraste entre ces deux voix permet de créer une frontière très nette entre la nature sauvage (la femme qui essaye d’attirer l’auditeur dans la forêt) et le monde civilisé (le maitre du jeu qui a créé l’application). Tout au long du parcours, on entend une voix qui oscille entre le parlé et le chanté, afin de rappeler l’univers des contes, qui sont depuis la nuit des temps accompagnés d’instruments. Antoine Spindler joue pizzicato (cordes pincées) sur son alto pour rappeler cet aspect.
Conteur professionnel, Matthieu Epp présente ses spectacles en France, en Belgique et au Québec ; sur des scènes de théâtre, mais aussi dans les festivals de contes, les médiathèques, les maisons de retraite et les écoles. Entre 2013 et 2018, il a développé le projet « Il y a des portes», mélange de spectacle vivant, podcast, jeu vidéo, écriture numérique et improvisation. Lauréat du dispositif Tango&Scan, il mène depuis 2017 des ateliers de création de jeux vidéo dans des collèges. Il développe également la chaîne YouTube de la compagnie Rebonds d’histoires, et a créé « Les Runes d’Odin », un spectacle qui croise jeu vidéo et narration, où la participation du public influe sur l’histoire racontée.
Svië est un duo composé de Gaëtan Gromer et Antoine Spindler, artistes sonores et compositeurs de musique électro-acoustique.
Gaëtan Gromer mène une activité de création aux confluents de la composition, de la performance et de l’installation multimédia. Il utilise l’étonnant pouvoir de suggestion et d’immersion du sonore pour livrer un regard sur le monde, un point d’ouïe particulier, pour “dire” avec le son. Il est l’un des lauréats du prix européen d’arts numériques Imagina Atlantica 2012 à Angoulême et a écrit la musique de Juste l’embrasser de Samuel Henry, prix SABAM au festival international du film fantastique de Bruxelles en 2008.
Antoine Spindler est altiste et enseignant au conservatoire, à l’Académie supérieure de Musique de Strasbourg. Membre du Quatuor Ethos et de l’Ensemble Plurium, il a également joué au sein de l’ensemble Linéa et avec l’orchestre Philharmonique de Strasbourg notamment. Il s’est produit sur de nombreuses scènes comme, par exemple, au Festival Musica à Strasbourg, à la Tonhalle de Zurich, ou encore à l’Asian-Pacific Contemporary Music Festival à Séoul en Corée du Sud. Il se spécialise dans les musiques électroacoustiques et mixtes, notamment avec le Live.Animated.Orchestra ou en intégrant le trio Jafta.
Texte : Matthieu Epp
Musique : Svië (Gaëtan Gromer, Antoine Spindler)
Prises de son : Marc Namblard
Illustration : Valérie Etterlen
Voix : Sylvie Brucker, Matthieu Epp (version française), Richard Doust, Julia Whitham (version anglaise)
Studio Voix : Innervision
Direction artistique : Gaëtan Gromer
Remerciements : Ecole élémentaire Jules Ferry (Russange)
Production : Les Ensembles 2.2
Illustration: ©Valérie Etterlen
FANTASY . ÉTRANGE . LÉGENDE
Ici, il y a des histoires sous la terre. Des bruits. Des échos. Des voix. Tendez l’oreille et vous les entendrez. Elles cavalcadent le long des pentes. Elles chevauchent les brumes matinales. Elles s’attardent une fois le soleil tombé derrière les collines.
LaSauvage a été écrit par Steve Toase et mis en musique par Eric Holm. Ce parcours sonore s’inspire de la légende de La Femme Sauvage, dont le village où il est situé tire son nom : une femme mystérieuse vivant dans les bois alentours, tantôt guérisseuse, tantôt sorcière.
Le narration s’est formée à partir de plusieurs récits, qui ont subi une série de processus de transformation inspirés de ceux utilisés pour l’extraction et le travail du fer. Le passé industriel de la région se retrouve ainsi au cœur des textes, fusionnant avec les légendes. La musique fait naître une atmosphère intrigante, retranscrivant l’âme du lieu et ses histoires cachées.
LaSauvage a été créé dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.
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Avec le soutien d’Esch2022, Capitale Européenne de la Culture, ainsi que du Ministère de la Culture français, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, du Centre National de la Musique, de la Collectivité Européenne d’Alsace, du département Meurthe-et-Moselle, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville et Eurométropole de Strasbourg, du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), du festival Musica et du Puzzle Thionville.
En partenariat avec Residhome Luxembourg et le Cottage Luxembourg.
Le narration s’est formée à partir de plusieurs récits, qui ont subi une série de processus de transformation inspirés de ceux utilisés pour l’extraction et le travail du fer (une approche influencée par celle de Jeff Noon avec Cobralingus). Les textes ont été déformés, remaniés et reconstitués pour créer quelque chose de nouveau. En fusionnant ainsi la légende de La Femme Sauvage avec le passé industriel de la vallée, celui-ci se retrouve au cœur du récit et le texte en est complètement transformé.
Le parcours accorde une place importante aux frontières, qui sont au cœur du folklore qui entoure la légende de La Femme Sauvage : frontières entre notre monde et le monde souterrain, entre l’humain et l’animal, entre la civilisation et la vie sauvage, entre les damnés et les sauvés. Certaines frontières sont déjà présentes dans les mythes locaux, comme celui de la Pierre de Cron, sous laquelle La Femme Sauvage s’est étendue, se laissant entraîner dans les enfers. D’autres sont générés par le processus aléatoire utilisé pour l’écriture : celui-ci crée une tension où l’écrivain n’a pas le contrôle total de la forme finale des histoires et la structure du texte, se trouvant constamment à la frontière entre lisibilité et chaos.
La musique quant à elle, laisse percevoir des accords “en suspens”, qui ne se terminent jamais vraiment, créant une tension, une incertitude quant aux émotions transmises.Les accords se jouent en séquence mais également seuls, chacun débordant presque sur le prochain, chacun constituant une transition vers un nouvel état de perception. Tout cela se produit en parallèle d’une ambiance mouvante et chatoyante en arrière-plan, faîte de sons majoritairement enregistrés sur site. Ces derniers sont façonnés afin d’évoquer un sentiment de vie, de montrer l’âme du lieu, mais aussi les histoires cachées derrières les rochers et les arbres, sous les maisons, enterrées dans les mines et dans la terre elle-même.
La conception sonore n’est pas destinée à servir de bruits de fond pour la narration, mais à compléter, contraster, et, par endroits, entrer en conflit avec les histoires. En se promenant d’un endroit à l’autre de Lasauvage, les environnements sonores offerts à l’écoute font ressortir des aspects spécifiques des lieux et les entremêlent avec l’écriture. Cette approche a permis d’extraire des éléments qui connectent pleinement l’auditeur aux mots et à la terre, suggérant parfois des choses cachées juste au-delà des limites de la perception immédiate et de la conscience. Écoutés au casque, les sons créent une expérience incroyablement proche du lieu, tout en connectant l’auditeur à un personnage caché qui n’est pas facilement visible à la surface de Lasauvage.
Steve Toase est auteur. Né dans le nord de l’Angleterre, il vit actuellement à Munich, en Allemagne. Dans ses œuvres de fiction déconcertantes, des arbres peuvent faire de l’auto-stop et des ours jouer aux échecs sur des places ensoleillées. Il écrit régulièrement pour le mensuel Fortean Times et le webzine Folklore Thursday. Ses fictions ont été publiées dans de nombreux magazines, ainsi que dans l’anthologie The Best Horror of The Year. À partir de 2014, il a travaillé avec Becky Cherriman et Imove sur le projet Haunt, à propos des sans-domiciles fixes de la ville de Harrogate et du contraste dérangeant entre leur situation et la prospérité économique de la ville. Son premier recueil de nouvelles, To Drown In Dark Water, a été publié en avril 2021 chez Undertow Publications
Eric Holm est un artiste sonore et compositeur américain. Son travail est lié à des lieux spécifiques : il utilise des enregistrements de terrain, s’inspirant de divers endroits, pour créer des paysages sonores immersifs. Plongeur depuis 20 ans, ses compositions ont pour thèmes les nombreuses dimensions de la mer et de sa relation personnelle avec elle. Son premier 33 tours, Andøya (2014), était un projet de terrain réalisé à partir d’enregistrements de pylônes de communication qui reliaient des stations d’écoute sur une île isolée de l’Arctique norvégien. Il a été suivi de Barotrauma (2016), réalisé à partir d’enregistrements près d’Oslo. Son dernier travail, Surface Variations (2020), une réflexion sur La Mer de Debussy, a été réalisé lors d’une plongée sur la côte sud de l’Angleterre. Eric s’est produit dans toute l’Europe et au Royaume-Uni. Son travail est publié sur Subtext.
Illustration: ©Valérie Etterlen
DOCUMENTAIRE . OUVRIERS . VESTIGES
Le visage des villes dépend de la direction vers laquelle elles se tournent. Villerupt regarde désormais vers le Luxembourg, vers la frontière. Le cœur autour duquel elle a été construite s’est vidé et ses artères envoient son flux là-bas, de l’autre côté. Le cœur est à rebâtir, à partir d’une mémoire commune. Et des instants perdus des saisons invisibles.
Hélène Gaudy est romancière; Christina Kubisch est compositrice. S’inspirant de l’histoire de la ville de Villerupt, à la frontière franco-luxembourgeoise, et des récits de ses habitants, elles ont créé Les Saisons Invisibles.
Ce parcours relate l’histoire de la région : le paysage façonné par les mines, le vide qu’il en reste à présent. C’est une image des hommes, des différentes vagues d’immigrations successives ; mais également du territoire, des frontières toutes proches, qui définissent aujourd’hui le travail. Une multiplicité d’histoires, d’instants, de mémoires obtenus grâce aux témoignages des habitants, qui dialoguent avec le texte écrit : des points de vue qui se croisent et se complètent.
Les Saisons Invisibles a été créé dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.
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Avec le soutien d’Esch2022, Capitale Européenne de la Culture, ainsi que du Ministère de la Culture français, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, du Centre National de la Musique, de la Collectivité Européenne d’Alsace, du département Meurthe-et-Moselle, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville et Eurométropole de Strasbourg, du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), du festival Musica et du Puzzle Thionville.
En partenariat avec Residhome Luxembourg et le Cottage Luxembourg.
Le récit reflète l’histoire de la région : le paysage façonné par les mines, le vide qu’il en reste à présent : “un rien frappant de présence”. C’est une image des hommes, des vagues d’immigrations successives ; mais également du territoire, des frontières toutes proches, qui définissent aujourd’hui le travail, le mode de vie. Une multiplicité d’histoires, d’instants, de mémoires obtenus grâce aux témoignages des habitants, qui dialoguent avec le texte écrit : des points de vue qui se croisent et se complètent.
La composition musicale s’accorde au thème des frontières : elle utilise différentes sources de sons trouvées sur place, captés au-delà des bruits acoustiques habituels : les ondes invisibles de Villerupt, les champs électromagnétiques, les microphones de contact, les vibrations cachées.
Texte et musique s’assemblent pour créer une photographie du territoire et de son histoire. À travers les saisons qui rythment le parcours sonore, les frontières se succèdent : celles qu’on a franchies dans le passé, celle qui a séparé la France et l’Allemagne, celle que passent désormais les Français qui travaillent au Luxembourg. Cela montre leur caractère mouvant, arbitraire, mais aussi affectif. Vivre dans une ville frontalière, c’est une suite de dépaysements possibles, une fragilité en même temps qu’une richesse.
Hélène Gaudy est romancière. Après des études d’arts plastiques, elle a mené de nombreux projets mêlant l’écriture, l’image et le paysage. Elle a publié des livres d’art, des ouvrages pour la jeunesse et plusieurs récits, dont Vues sur la mer (Les Impressions nouvelles, 2006, deuxième sélection du Prix Médicis), Plein hiver (Actes Sud, 2014), et Un monde sans rivage (Actes Sud, 2009) qui a figuré sur la sélection du prix Goncourt. Elle fait partie du collectif Inculte et du comité de rédaction de la revue La Moitié du fourbi. Elle écrit également pour la jeunesse, publie des livres d’art et des textes liés à des expositions.
Christina Kubisch, née à Brême en 1948, appartient à la première génération d’artistes sonores. Bien qu’elle soit principalement connue pour ses installations sonores et compositions électroacoustiques, sa pratique s’étend également à la vidéo et aux arts plastiques. Depuis 2003, elle réalise dans le monde entier la série « Electrical Walks », des promenades sonores dans des espaces urbains, où les champs électromagnétiques sont amplifiés. Christina Kubisch a été professeure d’arts audiovisuels à Berlin, Paris, Sarrebruck et Oxford. Elle a reçu de nombreuses récompenses, dont le prix Giga-Hertz 2021 pour l’ensemble de son œuvre. Elle vit et travaille à Berlin.
Prises de son : Christina Kubisch, Marc Namblard
Illustration : Valérie Etterlen
Voix : Matëo Granger, Mathilde Melero (version française), Eli Finberg (version anglaise)
Studio Voix : Innervision
Direction artistique : Gaëtan Gromer
Production : Les Ensembles 2.2
Avec des extraits sonores de Daniel Brachetti issus du court-métrage « Des quetsches pour l’hiver », J.-P. Menichetti, 1974
Remerciements : Tom Thiel, ingénieur du son
Illustration: ©Valérie Etterlen
SCIENCE-FICTION . ANTICIPATION . DATA
Bienvenue à Belval, siège de l’Acid-Reine company, l’entreprise du numérique la plus prometteuse de ces dernières années. Pourquoi êtes-vous venu.e ici exactement ? Et que savez-vous de l’Acid-Reine company ?
Dans ce parcours sonore d’anticipation, une entreprise innovante propose de recycler vos données numériques en énergie verte quasi illimitée. Mais ce succès est teinté de mystère : des deux fondateurs de l’entreprise, l’un est devenu fou, et l’autre a disparu dans des circonstances inexpliquées…
Le récit invite à “passer la frontière” : celle entre le visible et l’invisible, le réel et l’imaginaire ; entre Belval et le reste du monde. La composition musicale retranscrit l’étrangeté du quartier : un lieu moderne, en mutation, multicouches, aux frontières de l’irréel.
Acid-Reine Cie. a été créé dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.
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Avec le soutien d’Esch2022, Capitale Européenne de la Culture, ainsi que du Ministère de la Culture français, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, du Centre National de la Musique, de la Collectivité Européenne d’Alsace, du département Meurthe-et-Moselle, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville et Eurométropole de Strasbourg, du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), du festival Musica et du Puzzle Thionville.
En partenariat avec Residhome Luxembourg et le Cottage Luxembourg.
Ce récit nous invite à “passer la frontière” : celle entre le visible et l’invisible, le réel et l’imaginaire ; entre la sorte de bulle de modernité que forme le quartier et le reste du monde. L’histoire est ici ancrée au lieu dans lequel elle prend vie : Belval est un espace délimité, un lieu riche en histoires, qui ne laisse pas beaucoup de place pour l’imaginaire, pour l’errance, pour la marge, pour l’inachevé. Cela a donné aux auteurs l’envie de proposer un contre-récit, d’imaginer l’envers du décor.
Ainsi, le quartier a servi de lieu d’incarnation pour le texte, a fixé sa forme et ses limites. La géographie des rues a structuré la narration, a imposé des chapitres, des divisions, des respirations, une ligne de partage. Cette transposition de l’univers fictif dans le réel a aussi servi de trame de fond pour les différents thèmes de l’histoire : le traitement de la data, le rapport entre le numérique et le vivant, les dérives des nouvelles technologies, …
Les compositions musicales retranscrivent l’étrangeté émanant de Belval. Un lieu moderne, en mutation, multicouches, mais qui semble flotter en permanence aux frontières de l’irréel, où il est parfois difficile de distinguer ce qui est authentique de ce qui ne l’est pas, ce qui est « fini » de ce qui se construit. Une sensation qui a fortement colloré la musique.
Belval est un lieu de traces visibles, de sons qu’on interprète plus qu’on ne les identifie. Les compositeurs ont voulu jouer avec cette frontière en proposant des sons ultra-travaillés qui semblent pourtant parfaitement naturels ou en utilisant des enregistrements quasiment bruts qui, hors contexte, semblent complètement stylisés. À l’écoute attentive, certains sons semblent se distinguer mais, chaque fois, quelque chose sème le doute…
Sebastian Dicenaire est né à Strasbourg, il travaille aujourd’hui à Bruxelles. Écrivain, poète, auteur de fictions radiophoniques et de podcasts, il utilise le langage autant à l’écrit qu’à travers le son ou la vidéo. Il a publié des ouvrages de poésie (Döner-kebab, éd. Héros-Limite ; Personnologue, éd. Clou dans le fer ; Dernières Nouvelles de l’Avenir, éd. Atelier de l’agneau… ). Dans ses performances, il essaie de repousser les limites de l’imagination du spectateur en l’incitant à se créer son propre « cinéma mental » mêlant textes et son. Ses fictions radio mêlent de nombreux genres – poésie et science-fiction, mythologie et technologie – et ont été primées dans de nombreux festivals.
Svië est un duo composé de Gaëtan Gromer et Antoine Spindler, artistes sonores et compositeurs de musique électro-acoustique.
Gaëtan Gromer mène une activité de création aux confluents de la composition, de la performance et de l’installation multimédia. Il utilise l’étonnant pouvoir de suggestion et d’immersion du sonore pour livrer un regard sur le monde, un point d’ouïe particulier, pour “dire” avec le son. Il est l’un des lauréats du prix européen d’arts numériques Imagina Atlantica 2012 à Angoulême et a écrit la musique de Juste l’embrasser de Samuel Henry, prix SABAM au festival international du film fantastique de Bruxelles en 2008.
Antoine Spindler est altiste et enseignant à la Haute école des Arts du Rhin. Membre du Quatuor Ethos et de l’Ensemble Plurium, il a également joué au sein de l’ensemble Linéa et avec l’orchestre Philharmonique de Strasbourg. Il s’est produit sur de nombreuses scènes comme, par exemple, au Festival Musica à Strasbourg, à la Tonhalle de Zurich, ou encore à l’Asian-Pacific Contemporary Music Festival à Séoul en Corée du Sud. Il se spécialise dans les musiques électroacoustiques et mixtes, notamment avec le Live.Animated.Orchestra ou en intégrant le trio Jafta
Texte : Sebastian Dicenaire
Musique : Svië (Gaëtan Gromer, Antoine Spindler)
Prises de son : Marc Namblard
Illustration : Valérie Etterlen
Voix : Matëo Granger, Yann Hartmann, Pauline Leurent (version française), Richard Doust, Ella Perrin (version anglaise)
Studio Voix : Innervision
Direction artistique : Gaëtan Gromer
Production : Les Ensembles 2.2
Remerciements : Le Fonds Belval