Parcours sonore à Luxembourg

Photo: ©Gaëtan Gromer
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Une fiction sonore disponible en 2024 sur l’application dédiée – GOH
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Une fiction sonore disponible en 2024 sur l’application dédiée – GOH
Photo: ©Naohiro Ninomiya
DOCUMENTAIRE . PATCHWORK . MUTATION
À partir de 10 ans
Durée : 60 min
Dompter les rivières est une fiction sonore géolocalisée, plurielle et polyphonique, qui donne à entendre, le temps d’une balade, la multiplicité des facettes du Wacken, quartier patchwork en perpétuelle mutation.
Un personnage fil rouge, inspiré de la voyante tunisienne présente lors de l’exposition coloniale de 1924, nous guide à travers les siècles et les espaces. Elle nous permet de naviguer entre son présent, le nôtre, et un futur plus lointain (2123). Sa voix en croise d’autres plus neutres, factuelles, emportées, poétiques ou encore politiques. Dompter les rivières, c’est aussi l’histoire d’un lieu qui se met en scène en fonction des idéologies qui l’habitent. Un lieu sauvage et veiné d’eau qui peu à peu, de grands récits en grands récits, cède la place à un environnement utilitariste, complètement maîtrisé.
Mais, sous le décor de cette perpétuelle comédie, l’eau s’écoule toujours paisiblement à la recherche d’interstices propices à son jaillissement.
Une fiction sonore bientôt disponible sur l’application dédiée – GOH
Eve Risser est une compositrice, pianiste et improvisatrice dont la musique se nourrit à part égale de jazz, d’improvisation, de tradition écrite et de musique contemporaine. Après avoir intégré le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans la classe de jazz, obtient en 2008 un prix du conservatoire, ainsi qu’un prix de soliste au Concours national de jazz de la Défense. Elle crée en 2019 le Red Desert Orchestra, suite à un fort intérêt pour l’Afrique et une réflexion sur la place du musicien en occident.
Antoine Spindler est altiste et enseignant à la Haute école des Arts du Rhin. Membre du Quatuor Ethos et de l’Ensemble Plurium, il a également joué au sein de l’ensemble Linéa et avec l’orchestre Philharmonique de Strasbourg. Il s’est produit sur de nombreuses scènes comme, par exemple, au Festival Musica à Strasbourg, à la Tonhalle de Zurich, ou encore à l’Asian-Pacific Contemporary Music Festival à Séoul en Corée du Sud. Il se spécialise dans les musiques électroacoustiques et mixtes, notamment avec le Live.Animated.Orchestra ou en intégrant le trio Jafta.
Lucie Taïeb est née à Paris en 1977. Elle est agrégée d’allemand en 2002 et obtient le titre de docteur en littérature comparée en 2008. Elle est actuellement maître de conférences en études germaniques à l’Université de Brest.
Elle pratique une écriture qui traverse divers genres: la poésie, le roman, l’essai et son travail s’associe régulièrement à celui d’artistes. Lucie Taïeb a publié plusieurs recueils de poèmes, ainsi que deux romans aux éditions de l’Ogre. Son deuxième roman, Les échappées, s’est vu attribuer le Prix Wepler en 2019. Elle est également traductrice, notamment de poètes autrichiens parmi lesquels Ernst Jandl et Friederike Mayröcker.
La Ville de Strasbourg, la Région Grand Est, le FEDER, la Collectivité Européenne d’Alsace (CEA), la DRAC Grand-Est et CREAA – Université de Strasbourg
SALLE D’ECOUTE EN 2162, MUSEE D’ENAPOLIS
Printemps silencieux nous projette en 2162 dans la ville d’Enapolis où les habitants sont murés et n’ont jamais connu, ni même ressenti le “dehors”. En entrant dans une salle du musée de la ville, le visiteur peut lire le cartel suivant :
“Le musée d’Enapolis réalise régulièrement des fouilles de nos sous-sols. Nous y trouvons un certain nombre d’objets, la plupart du temps endommagés, obsolètes ou inconnus. Parmi eux, un appareil qui a enfin pu être restauré et exploré. Il semble avoir appartenu à Gaëtan Gromer, un artiste sonore du XXIème siècle ayant vécu sur le site de construction d’Enapolis. L’artiste y a vraisemblablement, tout au long de sa vie, réuni une considérable base de données de « field recordings » enregistrés par ses soins ou par des collaborateurs. Selon ce que nous avons découvert sur cet appareil, la pratique du field recording consistait notamment à enregistrer, en extérieur, des sons produits par les activités humaines et/ou par l’environnement naturel.
Ce document exceptionnel du début du XXIème siècle nous permet de vous proposer à l’écoute ces étonnants « paysages sonores » composés de sons typiques de l’environnement de cette époque lointaine et qui ont vraisemblablement tous disparus en 2162.
Le titre a été inspiré par une œuvre inachevée de l’artiste faisant référence à un prophétique texte écrit en 1962, il y exactement deux siècles, par une certaine Rachel Carson”.
NB : Cette œuvre fait partie du cycle Demain c’est loin, elle peut être exposée avec les quatre œuvres : Scintillements, Unedo, Sans faire de Vagues…, Enapolis
Créée pour l’édition 2022 de L’Ososphère
Visuel: ©Naohiro Ninomiya
ANTICIPATION . RÊVES . TECHNOLOGIE
À partir de 10 ans
Durée : 45/60 min
Dans un futur proche, Oniropolis, un réseau social d’un genre nouveau, est un véritable phénomène auprès des adolescents. Il permet d’enregistrer, géolocaliser et partager ses rêves. Il permet également, grâce à sa célèbre carte onirique, de glaner les rêves des autres utilisateurs.
Mais depuis quelques heures, l’application est à l’arrêt. Un bug semble s’être déclenché dans le programme, quelque part en France, vraisemblablement à Schiltigheim. L’entreprise décide alors d’envoyer quelqu’un à l’intérieur d’Oniropolis pour déterminer l’origine de la panne et nettoyer le système. Cette personne, c’est vous.
Oniropolis est une fiction sonore à ciel ouvert, imaginée et produite par Les Ensembles 2.2. Il s’agit d’une histoire à écouter dans les rues de Schiltigheim qui vous transporte dans un monde imaginaire au travers d’un récit d’anticipation.
L’auteur, Sebastian Dicenaire, vit et travaille à Bruxelles, mais est né à Schiltigheim. Avec le duo de compositeurs strasbourgeois Svië, il retourne dans sa ville d’origine pour y créer une fiction sonore qui explore l’univers des rêves et des réseaux sociaux.
Prenez votre téléphone, téléchargez GOH, mettez vos écouteurs et commencez à déambuler. Les secrets enfouis de l’application Oniropolis vous attendent à Schiltigheim…
Oniropolis est le fruit d’un processus de création familier des trois artistes : l’immersion sur le territoire, puis l’utilisation de la matière récoltée – sons, récits, témoignages des habitants – comme inspiration pour l’écriture et la composition.
Pour Schiltigheim, ce contenu a été enrichi par la participation des élèves de huit classes des établissements scolaires de la ville, qui ont partagé le regard qu’ils posent sur leur lieu de vie, à travers des anecdotes et des histoires, réelles ou imaginaires. Certains élèves ont même eu l’opportunité de créer un “détour” : un petit parcours sonore exclusif, résultat du travail pédagogique mené auprès d’eux.
Toute cette matière a servi de point de départ aux artistes, afin de créer un univers littéraire et sonore intriguant et imprégné des lieux.
Sebastian Dicenaire est né en Alsace, il travaille aujourd’hui à Bruxelles. Écrivain, poète, auteur de fictions radiophoniques et de podcasts, il utilise le langage autant à l’écrit qu’à travers le son ou la vidéo. Il a publié des ouvrages de poésie (Döner-kebab, éd. Héros-Limite ; Personnologue, éd. Clou dans le fer ; Dernières Nouvelles de l’Avenir, éd. Atelier de l’agneau… ). Dans ses performances, il essaie de repousser les limites de l’imagination du spectateur en l’incitant à se créer son propre « cinéma mental » mêlant textes et son. Ses fictions radio mêlent de nombreux genres – poésie et science-fiction, mythologie et technologie – et ont été primées dans de nombreux festivals.
Svië est un duo composé de Gaëtan Gromer et Antoine Spindler, artistes sonores et compositeurs de musique électro-acoustique.
Gaëtan Gromer mène une activité de création aux confluents de la composition, de la performance et de l’installation multimédia. Il utilise l’étonnant pouvoir de suggestion et d’immersion du sonore pour livrer un regard sur le monde, un point d’ouïe particulier, pour “dire” avec le son. Il est l’un des lauréats du prix européen d’arts numériques Imagina Atlantica 2012 à Angoulême et a écrit la musique de Juste l’embrasser de Samuel Henry, prix SABAM au festival international du film fantastique de Bruxelles en 2008.
Antoine Spindler est altiste et enseignant à la Haute école des Arts du Rhin. Membre du Quatuor Ethos et de l’Ensemble Plurium, il a également joué au sein de l’ensemble Linéa et avec l’orchestre Philharmonique de Strasbourg. Il s’est produit sur de nombreuses scènes comme, par exemple, au Festival Musica à Strasbourg, à la Tonhalle de Zurich, ou encore à l’Asian-Pacific Contemporary Music Festival à Séoul en Corée du Sud. Il se spécialise dans les musiques électroacoustiques et mixtes, notamment avec le Live.Animated.Orchestra ou en intégrant le trio Jafta.
Région Grand-Est et DRAC Grand-Est
Texte : Sebastian Dicenaire
Musique : Svië (Gaëtan Gromer, Antoine Spindler)
Prises de son : Svië
Visuel : Naohiro Ninomiya
Voix : Pauline Leurent, Milan Morotti
Intervenants pédagogiques : Arthur Gander, Hugo Siclier, Sylvain Debrock
Derush entretiens et ateliers : Valentin Hetzel
Production : Les Ensembles 2.2
Co-production : Festival Musica
Remerciements : Sylvie Zorn, les élèves et professeurs des différents établissements pour leur implication dans le projet.
Illustration: ©Valérie Etterlen
SCIENCE-FICTION . ANTICIPATION . DATA
À partir de 10 ans
Durée : 30 / 45 minutes
Bienvenue à Belval, siège de l’Acid-Reine company, l’entreprise du numérique la plus prometteuse de ces dernières années. Pourquoi êtes-vous venu.e ici exactement ? Et que savez-vous de l’Acid-Reine company ?
Dans ce parcours sonore d’anticipation, une entreprise innovante propose de recycler vos données numériques en énergie verte quasi illimitée. Mais ce succès est teinté de mystère : des deux fondateurs de l’entreprise, l’un est devenu fou, et l’autre a disparu dans des circonstances inexpliquées…
Le récit invite à “passer la frontière” : celle entre le visible et l’invisible, le réel et l’imaginaire ; entre Belval et le reste du monde. La composition musicale retranscrit l’étrangeté du quartier : un lieu moderne, en mutation, multicouches, aux frontières de l’irréel.
Acid-Reine Cie. a été créé dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.
Belval est un espace délimité, un lieu riche en histoires, qui ne laisse pas beaucoup de place à l’imaginaire, à l’errance, à la marge, à l’inachevé. Cela a donné aux auteurs l’envie de proposer un contre-récit, d’imaginer l’envers du décor.
Ainsi, le quartier a servi de lieu d’incarnation pour le texte, a fixé sa forme et ses limites. La géographie des rues a structuré la narration, a imposé des chapitres, des divisions, des respirations, une ligne de partage. Cette transposition de l’univers fictif dans le réel a aussi servi de trame de fond pour les différents thèmes de l’histoire : le traitement de la data, le rapport entre le numérique et le vivant, les dérives des nouvelles technologies, …
Les compositions musicales retranscrivent l’étrangeté émanant de Belval. Un lieu moderne, en mutation, multicouches, mais qui semble flotter en permanence aux frontières de l’irréel, où il est parfois difficile de distinguer ce qui est authentique de ce qui ne l’est pas, ce qui est « fini » de ce qui se construit. Une sensation qui a fortement coloré la musique.
Belval est un lieu de traces visibles, de sons qu’on interprète plus qu’on ne les identifie. Les compositeurs ont voulu jouer avec cette frontière en proposant des sons ultra-travaillés qui semblent pourtant parfaitement naturels ou en utilisant des enregistrements quasiment bruts qui, hors contexte, semblent complètement stylisés. À l’écoute attentive, certains sons semblent se distinguer mais, chaque fois, quelque chose sème le doute…
Sebastian Dicenaire est né en Alsace, il travaille aujourd’hui à Bruxelles. Écrivain, poète, auteur de fictions radiophoniques et de podcasts, il utilise le langage autant à l’écrit qu’à travers le son ou la vidéo. Il a publié des ouvrages de poésie (Döner-kebab, éd. Héros-Limite ; Personnologue, éd. Clou dans le fer ; Dernières Nouvelles de l’Avenir, éd. Atelier de l’agneau… ). Dans ses performances, il essaie de repousser les limites de l’imagination du spectateur en l’incitant à se créer son propre « cinéma mental » mêlant textes et son. Ses fictions radio mêlent de nombreux genres – poésie et science-fiction, mythologie et technologie – et ont été primées dans de nombreux festivals.
Svië est un duo composé de Gaëtan Gromer et Antoine Spindler, artistes sonores et compositeurs de musique électro-acoustique.
Gaëtan Gromer mène une activité de création aux confluents de la composition, de la performance et de l’installation multimédia. Il utilise l’étonnant pouvoir de suggestion et d’immersion du sonore pour livrer un regard sur le monde, un point d’ouïe particulier, pour “dire” avec le son. Il est l’un des lauréats du prix européen d’arts numériques Imagina Atlantica 2012 à Angoulême et a écrit la musique de Juste l’embrasser de Samuel Henry, prix SABAM au festival international du film fantastique de Bruxelles en 2008.
Antoine Spindler est altiste et enseignant à la Haute école des Arts du Rhin. Membre du Quatuor Ethos et de l’Ensemble Plurium, il a également joué au sein de l’ensemble Linéa et avec l’orchestre Philharmonique de Strasbourg. Il s’est produit sur de nombreuses scènes comme, par exemple, au Festival Musica à Strasbourg, à la Tonhalle de Zurich, ou encore à l’Asian-Pacific Contemporary Music Festival à Séoul en Corée du Sud. Il se spécialise dans les musiques électroacoustiques et mixtes, notamment avec le Live.Animated.Orchestra ou en intégrant le trio Jafta
Avec le soutien d’Esch2022, Capitale Européenne de la Culture, ainsi que du Ministère de la Culture français, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, du Centre National de la Musique, de la Collectivité Européenne d’Alsace, du département Meurthe-et-Moselle, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville et Eurométropole de Strasbourg, du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), du festival Musica et du Puzzle Thionville.
En partenariat avec Residhome Luxembourg et le Cottage Luxembourg.
Texte : Sebastian Dicenaire
Musique : Svië (Gaëtan Gromer, Antoine Spindler)
Prises de son : Marc Namblard
Illustration : Valérie Etterlen
Voix : Matëo Granger, Yann Hartmann, Pauline Leurent (version française), Richard Doust, Ella Perrin (version anglaise)
Studio Voix : Innervision
Direction artistique : Gaëtan Gromer
Production : Les Ensembles 2.2
Remerciements : Le Fonds Belval
Illustration: ©Valérie Etterlen
DOCUMENTAIRE . OUVRIERS . VESTIGES
À partir de 12 ans
Durée : 60 / 90 minutes
Le visage des villes dépend de la direction vers laquelle elles se tournent. Villerupt regarde désormais vers le Luxembourg, vers la frontière. Le cœur autour duquel elle a été construite s’est vidé et ses artères envoient son flux là-bas, de l’autre côté. Le cœur est à rebâtir, à partir d’une mémoire commune. Et des instants perdus des saisons invisibles.
Hélène Gaudy est romancière; Christina Kubisch est compositrice. S’inspirant de l’histoire de la ville de Villerupt, à la frontière franco-luxembourgeoise, et des récits de ses habitants, elles ont créé Les Saisons Invisibles.
Ce parcours relate l’histoire de la région : le paysage façonné par les mines, le vide qu’il en reste à présent. C’est une image des hommes, des différentes vagues d’immigrations successives ; mais également du territoire, des frontières toutes proches, qui définissent aujourd’hui le travail. Une multiplicité d’histoires, d’instants, de mémoires obtenus grâce aux témoignages des habitants, qui dialoguent avec le texte écrit : des points de vue qui se croisent et se complètent.
Les Saisons Invisibles a été créé dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.
La composition musicale s’accorde au thème des frontières : elle utilise différentes sources de sons trouvés sur place, captés au-delà des bruits acoustiques habituels : les ondes invisibles de Villerupt, les champs électromagnétiques, les microphones de contact, les vibrations cachées.
Texte et musique s’assemblent pour créer une photographie du territoire et de son histoire. À travers les saisons qui rythment le parcours sonore, les frontières se succèdent : celles qu’on a franchies dans le passé, celle qui a séparé la France et l’Allemagne, celle que passent désormais les Français qui travaillent au Luxembourg. Cela montre leur caractère mouvant, arbitraire, mais aussi affectif. Vivre dans une ville frontalière, c’est une suite de dépaysements possibles, une fragilité en même temps qu’une richesse.
Hélène Gaudy est romancière. Après des études d’arts plastiques, elle a mené de nombreux projets mêlant l’écriture, l’image et le paysage. Elle a publié des livres d’art, des ouvrages pour la jeunesse et plusieurs récits, dont Vues sur la Mer (Les Impressions nouvelles, 2006, deuxième sélection du Prix Médicis), Plein Hiver (Actes Sud, 2014), et Un Monde sans Rivage (Actes Sud, 2009) qui a figuré sur la sélection du prix Goncourt. Elle fait partie du collectif Inculte et du comité de rédaction de la revue La Moitié du Fourbi.
Christina Kubisch, née à Brême en 1948, appartient à la première génération d’artistes sonores. Bien qu’elle soit principalement connue pour ses installations sonores et compositions électroacoustiques, sa pratique s’étend également à la vidéo et aux arts plastiques. Depuis 2003, elle réalise dans le monde entier la série « Electrical Walks », des promenades sonores dans des espaces urbains, où les champs électromagnétiques sont amplifiés. Christina Kubisch a été professeure d’arts audiovisuels à Berlin, Paris, Sarrebruck et Oxford. Elle a reçu de nombreuses récompenses, dont le prix Giga-Hertz 2021 pour l’ensemble de son œuvre. Elle vit et travaille à Berlin.
Avec le soutien d’Esch2022, Capitale Européenne de la Culture, ainsi que du Ministère de la Culture français, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, du Centre National de la Musique, de la Collectivité Européenne d’Alsace, du département Meurthe-et-Moselle, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville et Eurométropole de Strasbourg, du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), du festival Musica et du Puzzle Thionville.
En partenariat avec Residhome Luxembourg et le Cottage Luxembourg.
Illustration : Valérie Etterlen
Voix : Matëo Granger, Mathilde Melero (version française), Eli Finberg (version anglaise)
Studio Voix : Innervision
Direction artistique : Gaëtan Gromer
Production : Les Ensembles 2.2
Avec des extraits sonores de Daniel Brachetti issus du court-métrage « Des Quetsches pour l’Hiver », J.-P. Menichetti, 1974
Remerciements : Tom Thiel, ingénieur du son
Illustration: ©Valérie Etterlen
FANTASY . ÉTRANGE . LÉGENDE
À partir de 12 ans.
Durée : 45-60 minutes
Ici, il y a des histoires sous la terre. Des bruits. Des échos. Des voix. Tendez l’oreille et vous les entendrez. Elles cavalcadent le long des pentes. Elles chevauchent les brumes matinales. Elles s’attardent une fois le soleil tombé derrière les collines.
LaSauvage a été écrit par Steve Toase et mis en musique par Eric Holm. Ce parcours sonore s’inspire de la légende de La Femme Sauvage, dont le village où il est situé tire son nom : une femme mystérieuse vivant dans les bois alentours, tantôt guérisseuse, tantôt sorcière.
La narration s’est formée à partir de plusieurs récits, qui ont subi une série de processus de transformation inspirés de ceux utilisés pour l’extraction et le travail du fer. Le passé industriel de la région se retrouve ainsi au cœur des textes, fusionnant avec les légendes. La musique fait naître une atmosphère intrigante, retranscrivant l’âme du lieu et ses histoires cachées.
LaSauvage a été créé dans le cadre du projet In the field, pour Esch2022, Capitale européenne de la culture.
Influencés par l’approche de Jeff Noon dans Cobralingus, les textes ont été déformés, remaniés et reconstitués pour créer quelque chose de nouveau. En fusionnant ainsi la légende de La Femme Sauvage avec le passé industriel de la vallée, celui-ci se retrouve au cœur du récit et le texte en est complètement transformé.
Le parcours accorde une place importante aux frontières, qui sont au cœur du folklore qui entoure la légende de La Femme Sauvage : frontières entre notre monde et le monde souterrain, entre l’humain et l’animal, entre la civilisation et la vie sauvage, entre les damnés et les sauvés. Certaines frontières sont déjà présentes dans les mythes locaux, comme celui de la Pierre de Cron, sous laquelle La Femme Sauvage s’est étendue, se laissant entraîner dans les enfers. D’autres sont générés par le processus aléatoire utilisé pour l’écriture : celui-ci crée une tension où l’écrivain n’a pas le contrôle total de la forme finale des histoires et la structure du texte, se trouvant constamment à la frontière entre lisibilité et chaos.
La musique quant à elle, laisse percevoir des accords “en suspens”, qui ne se terminent jamais vraiment, créant une tension, une incertitude quant aux émotions transmises.Les accords se jouent en séquence mais également seuls, chacun débordant presque sur le prochain, chacun constituant une transition vers un nouvel état de perception. Tout cela se produit en parallèle d’une ambiance mouvante et chatoyante en arrière-plan, faîte de sons majoritairement enregistrés sur site. Ces derniers sont façonnés afin d’évoquer un sentiment de vie, de montrer l’âme du lieu, mais aussi les histoires cachées derrières les rochers et les arbres, sous les maisons, enterrées dans les mines et dans la terre elle-même.
La conception sonore n’est pas destinée à servir de bruits de fond pour la narration, mais à compléter, contraster, et, par endroits, entrer en conflit avec les histoires. En se promenant d’un endroit à l’autre de Lasauvage, les environnements sonores offerts à l’écoute font ressortir des aspects spécifiques des lieux et les entremêlent avec l’écriture. Cette approche a permis d’extraire des éléments qui connectent pleinement l’auditeur aux mots et à la terre, suggérant parfois des choses cachées juste au-delà des limites de la perception immédiate et de la conscience. Écoutés au casque, les sons créent une expérience incroyablement proche du lieu, tout en connectant l’auditeur à un personnage caché qui n’est pas facilement visible à la surface de Lasauvage.
Steve Toase est auteur. Né dans le nord de l’Angleterre, il vit actuellement à Munich, en Allemagne. Dans ses œuvres de fiction déconcertantes, des arbres peuvent faire de l’auto-stop et des ours jouer aux échecs sur des places ensoleillées. Il écrit régulièrement pour le mensuel Fortean Times et le webzine Folklore Thursday. Ses fictions ont été publiées dans de nombreux magazines, ainsi que dans l’anthologie The Best Horror of The Year. À partir de 2014, il a travaillé avec Becky Cherriman et Imove sur le projet Haunt, à propos des sans-domiciles fixes de la ville de Harrogate et du contraste dérangeant entre leur situation et la prospérité économique de la ville. Son premier recueil de nouvelles, To Drown In Dark Water, a été publié en avril 2021 chez Undertow Publications
Eric Holm est un artiste sonore et compositeur américain. Son travail est lié à des lieux spécifiques : il utilise des enregistrements de terrain, s’inspirant de divers endroits, pour créer des paysages sonores immersifs. Plongeur depuis 20 ans, ses compositions ont pour thèmes les nombreuses dimensions de la mer et de sa relation personnelle avec elle. Son premier 33 tours, Andøya (2014), était un projet de terrain réalisé à partir d’enregistrements de pylônes de communication qui reliaient des stations d’écoute sur une île isolée de l’Arctique norvégien. Il a été suivi de Barotrauma (2016), réalisé à partir d’enregistrements près d’Oslo. Son dernier travail, Surface Variations (2020), une réflexion sur La Mer de Debussy, a été réalisé lors d’une plongée sur la côte sud de l’Angleterre. Eric s’est produit dans toute l’Europe et au Royaume-Uni. Son travail est publié sur Subtext.